L'année scolaire reprend et, avec elle, les Chronilettres ! Ces missives historiques sont rédigées par un personnage du temps passé. Elles sont inventées par mon petit cerveau farceur mais ne racontent que des faits réels. Elles s'adressent aux jeunes lecteurs et lectrices des différents niveaux de classe. À vous professeurs, parents, bibliothécaires, animateurices, curieuses et lecteurs avides, je les confie afin de les partager avec votre public. Pour compléter une leçon en classe, proposer une autre accroche et ramener au chapitre du programme, laisser à portée ou lire à voix haute, je fais confiance à votre inventivité pour utiliser le fichier à télécharger en bas de page ! Et je vous laisse donc avec l'empereur perse.
480 av. J.-C.,
Salamine, Grèce.
Chère lectrice, cher lecteur,
Par ce pli, je t’appelle à l’aide. J’ai pu me réfugier quelques instants au fond du vaisseau pour t’écrire. Il est difficile de s’exprimer posément alors qu’au dehors la bataille fait rage. J’entends les rames des navires s’entrechoquer, les chefs grecs hurlent leurs encouragements et mes soldats s’épuisent à résister. Qu’est-ce qu’il m’a pris de revenir attaquer ces Athéniens ?
Visiblement, mes hommes ne leur font pas peur. Ils doivent tenir leur entrain de leur première victoire, dix ans plus tôt. Te souviens-tu de notre humiliante défaite à Marathon ? Nous avions dû prendre la fuite avant de finir irrémédiablement encerclés par nos ennemis.
Nous ! Vaillants Perses préparés au combat ! À la tête d’un empire s’étirant de la Turquie aux Indes en plus de l’Égypte ! Obligés de battre en retraite face à ces hoplites sans cavalerie ni archers. La honte… Je ne pouvais pas en rester là !
Et voilà que l’horreur se reproduit. Cette fois, nous sommes demeurés sur mer mais la flotte rivale semble avoir progressé. Je suis inquiet.
Il nous faudrait plus de vaisseaux. Ce passage vers le détroit de Salamine est trop étroit. Les bateaux ne peuvent manœuvrer.
S’ils continuent à avancer l’un derrière l’autre, ils vont se faire happer tour à tour par les trières athéniennes qui occupent tout l’espace. Il faut prévenir mes navires à l’arrière, ne pas nous suivre, prendre sur la gauche. Sinon…
Je rêvais d’étendre mes territoires vers l’ouest, la Grèce était un passage obligé. J’avais tout préparé. Malgré notre précédente défaite, mes armées toujours intactes comptaient 150 000 combattants. Comment est-ce possible ? Tous les citoyens grecs sont-ils venus nous achever ?
Nous n’avançons plus ! Que se passe-t-il ?
Ah ! Les flèches arrivent sur nos voiles ! Voilà que les Grecs ont des arcs désormais ! Le bois de la coque craque, mes hommes crient… Je dois aller voir le désastre. J’ai bien peur d’avoir été attiré dans un piège. Fatal piège qui entraîne ma défaite, encore une fois.
Mais où s’arrêtera la puissance athénienne ? Mes ancêtres Achéménides me renieraient s’ils voyaient le carnage des épaves que j’aperçois à la surface de la Méditerranée. Cette seconde guerre médique me forcera-t-elle à me replier ? Oui ! Fuyons !
Moi, l’Empereur des Mèdes, suis vaincu.
Xerxès 1er
Empereur perse.
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