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Roseline Pendule

Georges Méliès

Aujourd'hui, transposons-nous au début du XXe siècle en compagnie de Georges Méliès, le célèbre cinéaste, qui écrit un courrier à son ami le réalisateur Robert William Paul.

Vous trouverez à la fin de cette lettre, le document à télécharger. Il contient la missive ainsi qu'un petit mémo à remplir et une activité manuelle en lien avec le texte afin de passer un bon moment de découverte en famille. La lettre peut également être utilisée en classe avec vos élèves. Bonne lecture !


Georges Méliès, cinéaste


1er août 1902,

à Paris.


Mon cher Robert,

J’espère que tu recevras cette lettre à temps pour te déplacer jusqu’à Paris. Je te donne rendez-vous dans exactement un mois, devant le théâtre Robert-Houdin de Paris, au 8 boulevard des Italiens. Je compte sur ta présence pour assister à la concrétisation de mon rêve. Ça y est, mon cher ami, j’ai enfin réussi, j’ai mis la Lune en boîte !


Tu sais depuis combien de temps le monde de l’illusion et des images me fascine. Dès ma rencontre avec les frères Lumière en 1895, je ne pensais plus qu’à leur Cinématographe et à tout ce que mon imagination ferait d’une telle machine.

Les obstacles ont été nombreux. Tout aurait été plus vite si ces créateurs n’avaient pas refusé de me vendre leur technique. Heureusement, tu m’as apporté une aide précieuse et, grâce à toi, j’ai pu acquérir le projecteur des frères Isola puis fonder ma propre société de production.


Mais rapidement, mes films montrant des scènes du quotidien ennuyèrent le public. Tu te souviens de ma déception lorsque ma Partie de cartes cessa d’intéresser les spectateurs. Il a donc fallu que je trouve autre chose. Et le travail de Thomas Edison me guida dans la bonne voie. Avec le trucage de l’arrêt de caméra, d’autres perspectives s’ouvraient à la création et je suis resté attaché à cette pratique si semblable à la magie, mon univers premier.

Je filme mon décor, mes acteurs qui prennent la pose. Je stoppe la machine. Nous changeons de disposition et hop, je reprends le tournage. Effet garanti ! D’ailleurs, le succès de mon Affaire Dreyfus d’il y a trois ans me laisse espérer un engouement général pour cette technique théâtrale.


Bref, si je te demande de quitter ton Angleterre, ce n’est pas pour te rabâcher ma vie en long et en large mais pour te convier à la première représentation de mon Voyage dans la Lune ! Moi qui rêvais de fiction, j’ai atteint mon but.


Il faut dire que le roman de Jules Verne, De la Terre à la Lune, restait présent dans ma mémoire depuis ma lecture et lorsque, l’année dernière, je découvris Les Premiers Hommes dans la Lune de H.G. Wells, c’était le signe que j’attendais. Il fallait que je fasse quelque chose sur ce thème !


Ainsi m’est venue l’idée du professeur Barbenfouillis et de son obus lancé par un canon géant. Mais je ne t’en dis pas plus sur la suite de l’histoire, je te laisserai la découvrir de tes propres yeux le mois prochain.


Et toi ? Où en est ton travail de réalisateur ? Monsieur Robert William Paul a-t-il mis Londres à ses pieds ? Donne-moi vite de tes nouvelles.


Je t’attends,


Ton ami,


Georges Méliès.




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